Vous vous demandez l’utilité de l’orthographe ? Cela peut vous aider à éviter des bévues comme « Mais, où est donc Ornicar » en énumérant les conjonctions de coordination pendant une dictée ainsi que certains malentendus. À l’oral, les phrases « Les veaux tournoyaient dans les nuages » et « les vautours noyés dans les nuages » sonnent identiques, n’est-ce pas ? Toutefois, à l’écrit, leurs sens changent radicalement. Le même cas se présente pour « je me permets » et « je me permet » du verbe « se permettre ». Leur différence tient à un seul « s », mais comme on dit, à petite chose grande conséquence. En effet, le contexte d’utilisation de « permets » et de « permet » dépend du sujet.
Comment connaître l’orthographe exacte ?
« Permettre » est un verbe du troisième groupe (terminaison -re). À titre informatif, il s’agit d’un verbe transitif direct, c’est –à-dire qu’il accepte un complément d’objet direct (COD). Toutefois, il possède une forme pronominale. Dans ce cas, les pronoms réfléchis « me, te, se, nous, vous, se » placés devant le verbe sont des compléments d’objet indirect.
Au présent de l’indicatif, le verbe « permettre » se conjugue ainsi :
Je permets – Je me permets
Tu permets – Tu te permets
Il/elle permet – Il/elle se permet
Nous permettons – Nous nous permettons
Vous permettez – Vous vous permettez
Ils/elles permettent – Ils/elles se permettent
Vous aurez remarqué, la forme correcte de « je me permets » se termine donc par un « s ». L’orthographe « permet » sans « s » correspond au verbe « permettre » conjugué à la troisième personne du singulier au présent de l’indicatif.
La différence entre « permettre » et « se permettre »
Le verbe transitif « permettre » peut être interprété de plusieurs manières : donner une autorisation, tolérer une situation ou rendre possible un projet.
Exemples :
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Pourquoi permets-tu que cette personne te parle ainsi ?
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Il permet à ses employés de rentrer plus tôt aujourd’hui.
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Ce financement permet de développer ce logiciel.
Un pronom réfléchi placé devant un verbe lui donne une toute nouvelle signification. La forme réfléchie « se permettre » signifie prendre la liberté de faire quelque chose (la plupart du temps à l’insu d’autrui).
Exemples :
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Il se permet de fouiller dans mes affaires.
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Si je peux me permettre de donner mon avis.
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Puis-je me permettre de vous accompagner ?
La conjugaison de verbes similaire pour ne plus se tromper
Si la confusion entre « Je me permets » et « je me permet » est assez courante à l’écrit, d’autres verbes du troisième groupe sont dans un cas similaire. La même faute d’orthographe se présente souvent pour « je me mets » et « je me met », « je me remets » et « je me remet », « je me soumets » et « je me soumet » ou encore « je me compromets » et « je me compromet ».
Tout comme « se permettre », ces verbes prennent toujours un « s » à la première et à la deuxième personne du singulier au présent de l’indicatif. Ils se terminent par « t » à la troisième personne du singulier.
Avec « mettre » et « se mettre »
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Je mets votre colère sur le compte du stress et de la fatigue.
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Tu mets la charrue avant les bœufs.
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L’accusé se met finalement à table.
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Je me mets sur mon trente-et-un pour assister à une réception.
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Il se met la pression inutilement.
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Elle se met à chanter un air populaire.
Avec « remettre » et « se remettre »
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Je remets toujours mes devoirs aux lendemains.
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Il remet sa chambre en ordre.
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Ce scandale remet en cause votre intégrité.
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Je m’en remets à votre jugement avant de prendre une décision.
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Il s’en remet entièrement à vous pour traiter cette délicate affaire.
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Elle se remet tout doucement d’une longue maladie.
Avec « soumettre » et « se soumettre »
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Je soumets mon projet à des investisseurs.
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Il soumet un échantillon de sang pour des analyses.
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Elle soumet son dossier de candidature pour l’université.
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Tu ne te soumets pas facilement à la peur.
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Il se soumet à un test de paternité.
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Il se soumet au règlement.
Avec « compromettre » et « se compromettre »
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Cette information compromet ses chances de briguer un second mandat.
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En ratant les cours, tu compromets tes chances de réussir ton examen.
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Tu compromets ton amitié avec Pierre en agissant ainsi.
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« Voilà maintenant que je me compromets avec toi par l’écriture, jusqu’où irai-je ? »
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Elle se compromet en fréquentant une personne peu recommandable.
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Tu te compromets en diffusant de fausses informations.
Vous savez désormais que choisir entre « je me permets » et « je me permet ». Alors, à vos stylos !