« Je me permets » ou « je me permet » ?

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Laurie
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Je suis Laurie, 29 ans, rédactrice web passionnée. Née avec le chant des cigales, élevée dans l'odeur de la lavande, je façonne mon univers numérique avec des mots soigneusement choisis pour vous apporter tout ce dont vous avez besoin.

Vous vous demandez l’utilité de l’orthographe ? Cela peut vous aider à éviter des bévues comme « Mais, où est donc Ornicar » en énumérant les conjonctions de coordination pendant une dictée ainsi que certains malentendus. À l’oral, les phrases « Les veaux tournoyaient dans les nuages » et « les vautours noyés dans les nuages » sonnent identiques, n’est-ce pas ? Toutefois, à l’écrit, leurs sens changent radicalement. Le même cas se présente pour « je me permets » et « je me permet » du verbe « se permettre ». Leur différence tient à un seul « s », mais comme on dit, à petite chose grande conséquence. En effet, le contexte d’utilisation de « permets » et de « permet » dépend du sujet.

Comment connaître l’orthographe exacte ?

« Permettre » est un verbe du troisième groupe (terminaison -re). À titre informatif, il s’agit d’un verbe transitif direct, c’est –à-dire qu’il accepte un complément d’objet direct (COD). Toutefois, il possède une forme pronominale. Dans ce cas, les pronoms réfléchis « me, te, se, nous, vous, se » placés devant le verbe sont des compléments d’objet indirect.

Au présent de l’indicatif, le verbe « permettre » se conjugue ainsi :

Je permets – Je me permets

Tu permets – Tu te permets

Il/elle permet – Il/elle se permet

Nous permettons – Nous nous permettons

Vous permettez – Vous vous permettez

Ils/elles permettent – Ils/elles se permettent

Vous aurez remarqué, la forme correcte de « je me permets » se termine donc par un « s ». L’orthographe « permet » sans « s » correspond au verbe « permettre » conjugué à la troisième personne du singulier au présent de l’indicatif.

La différence entre « permettre » et « se permettre »

Le verbe transitif « permettre » peut être interprété de plusieurs manières : donner une autorisation, tolérer une situation ou rendre possible un projet.

Exemples :

  • Pourquoi permets-tu que cette personne te parle ainsi ?

  • Il permet à ses employés de rentrer plus tôt aujourd’hui.

  • Ce financement permet de développer ce logiciel.

Un pronom réfléchi placé devant un verbe lui donne une toute nouvelle signification. La forme réfléchie « se permettre » signifie prendre la liberté de faire quelque chose (la plupart du temps à l’insu d’autrui).

Exemples :

  • Il se permet de fouiller dans mes affaires.

  • Si je peux me permettre de donner mon avis.

  • Puis-je me permettre de vous accompagner ?

La conjugaison de verbes similaire pour ne plus se tromper

Si la confusion entre « Je me permets » et « je me permet » est assez courante à l’écrit, d’autres verbes du troisième groupe sont dans un cas similaire. La même faute d’orthographe se présente souvent pour « je me mets » et « je me met », « je me remets » et « je me remet », « je me soumets » et « je me soumet » ou encore « je me compromets » et « je me compromet ».

Tout comme « se permettre », ces verbes prennent toujours un « s » à la première et à la deuxième personne du singulier au présent de l’indicatif. Ils se terminent par « t » à la troisième personne du singulier.

Avec « mettre » et « se mettre »

  • Je mets votre colère sur le compte du stress et de la fatigue.

  • Tu mets la charrue avant les bœufs.

  • L’accusé se met finalement à table.

  • Je me mets sur mon trente-et-un pour assister à une réception.

  • Il se met la pression inutilement.

  • Elle se met à chanter un air populaire.

Avec « remettre » et « se remettre »

  • Je remets toujours mes devoirs aux lendemains.

  • Il remet sa chambre en ordre.

  • Ce scandale remet en cause votre intégrité.

  • Je m’en remets à votre jugement avant de prendre une décision.

  • Il s’en remet entièrement à vous pour traiter cette délicate affaire.

  • Elle se remet tout doucement d’une longue maladie.

Avec « soumettre » et « se soumettre »

  • Je soumets mon projet à des investisseurs.

  • Il soumet un échantillon de sang pour des analyses.

  • Elle soumet son dossier de candidature pour l’université.

  • Tu ne te soumets pas facilement à la peur.

  • Il se soumet à un test de paternité.

  • Il se soumet au règlement.

Avec « compromettre » et « se compromettre »

  • Cette information compromet ses chances de briguer un second mandat.

  • En ratant les cours, tu compromets tes chances de réussir ton examen.

  • Tu compromets ton amitié avec Pierre en agissant ainsi.

  • « Voilà maintenant que je me compromets avec toi par l’écriture, jusqu’où irai-je ? »

  • Elle se compromet en fréquentant une personne peu recommandable.

  • Tu te compromets en diffusant de fausses informations.

Vous savez désormais que choisir entre « je me permets » et « je me permet ». Alors, à vos stylos !

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