Succès de la charentaise : les Français toujours confinés

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Laurie
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Je suis Laurie, 29 ans, rédactrice web passionnée. Née avec le chant des cigales, élevée dans l'odeur de la lavande, je façonne mon univers numérique avec des mots soigneusement choisis pour vous apporter tout ce dont vous avez besoin.

Après deux années difficiles sous le signe de la pandémie, les Français ont bien du mal à retrouver leurs habitudes d’avant-crise. Les bars et boîtes de nuit ont peu à peu laissé place au plateau télé, aux soirées entre amis à domicile et aux rencontres virtuelles. Un phénomène qui s’observe notamment dans les commerces de charentaises, qui ont doublé leur chiffre d’affaires par rapport à 2020.

En 2022, les Français restent chez eux

Les années 2020 et 2021 ont été particulièrement difficiles pour la population mondiale, habituée jusqu’alors à pouvoir sortir et prendre du bon temps en toute liberté. Du jour au lendemain, les habitants se sont retrouvés dans l’obligation de rester à domicile. Mais le confinement a eu du bon. Cloîtré ainsi pendant plusieurs semaines, chacun d’entre nous a pu prendre du recul sur sa vie, passer du temps en famille, faire des petits travaux dans la maison et repenser ses objectifs professionnels. Aux confinements, se sont ainsi succédées les démissions, les reconversions et les créations d’entreprises qui ont atteint un score jusqu’à présent inégalé.

Pendant deux ans, les Français se sont accoutumés à cette vie ralentie, cette vie où l’on prend soin de soi et de sa famille. Les mentalités et les aspirations changent peu à peu : accomplissement ne rime désormais plus avec travail. Le bonheur, voici ce à quoi aspirent les Français. Un bonheur qu’ils semblent trouver majoritairement à la maison, si l’on en croit l’augmentation fulgurante des ventes de chaussons, et plus particulièrement des charentaises (+ 50 % en 2022 par rapport à 2020).

Alors que, pendant deux ans, nous attendions tous la délivrance et la possibilité de retrouver notre “vie d’avant”, il semblerait que nous ayons manqué une marche. Le confort d’un chez-soi a pris le pas sur la joie de se retrouver au contact des autres, dans la foule et de participer aux festivités. Un phénomène casanier qui traduit probablement l’envie de se retrouver avec soi et de se sentir en sécurité. Dans un monde anxiogène, bien emmitouflés sous notre plaid et les pieds confinés dans nos chaussons, l’absence de contrainte nous séduit et nous apaise.

Certains parlent aujourd’hui d’une révolte silencieuse, une révolte en chaussons. Quoi qu’il en soit, les populations ont évolué et les désirs de chacun ont changé. Est-ce pour le pire ? Pas sûr. Les Français, fatigués, ont peut-être juste besoin de se reposer. Un repos somme toute bien mérité, que nombre d’entre nous envisagent en charentaise. Longtemps perçus comme des “chaussons à Pépère”, les charentaises observent un succès grandissant depuis l’année 2020.

Les origines de la charentaise

Au cours de l’histoire, les charentaises n’ont pas fait bonne presse. Perçues comme des “chaussons à Pépère”, ils ont été souvent moqués, et ce notamment dans la célèbre bande dessinée de Binet “Les Bidochon”. La pantoufle trouve pourtant son origine au règne de Louis XIV, et utilisée par les valets du roi. La Charente était en effet réputée pour ses nombreux moulins à eau, servant à fabriquer le feutre et à fouler la laine. Lors de la fortification de la ville de Rochefort et la taille de milliers de capelines, des cordonniers ont eu l’idée de récupérer les chutes et de recycler les plaques de feutre, initialement utilisées pour faire sécher le papier.

Peu à peu, ces plaques imperméables sont devenues des semelles. Elles se glissaient à l’époque dans les sabots de bois pour les rendre plus confortables et les domestiques s’en servaient pour lustrer le parquet avec douceur. Les valets du Roi Soleil s’en servaient même pour se déplacer sans faire de bruits, on les appelait d’ailleurs “les silencieuses”. Ce n’est que bien plus tard que les artisans de La Rochefoucauld ont décidé d’ajouter “une douillette” pour pouvoir y poser son pied.

Au fil des décennies, la maison Rondinaud devient le fer de lance de la charentaise dans tout le département, d’où le nom de la pantoufle. Finalement, c’est grâce au docteur Jeva que les charentaises décollent, se démocratisent et s’exportent dans le monde entier. Les motifs écossais et les couleurs vives remportent un grand succès.

La fabrication de la charentaise traditionnelle

La fabrication des charentaises est encore menée en Charente, où la tradition est encore préservée. La charentaise est cousue à l’envers, plus retournée pour être mise en forme. En atelier, les artisans procèdent ainsi :

– Le tissu et la laine sont contrecollés pour créer cette matière qui rend les charentaises si uniques et confortables.

– Vient ensuite la découpe de la tige, la partie supérieure de la charentaise. Les pièces métalliques aident à la découpe sous la grosse presse.

– Puis c’est le temps du jointage : la tige est découpée puis retournée à l’envers. Ses deux extrémités arrière sont cousues entre elles.

– Un galon est ensuite cousu sur cette partie arrière.

– Un biais est cousu tout autour de la partie supérieure de la charentaise.

– La semelle extérieure est alors cousue, et la semelle intérieure, appelée “douillette” est cousue à la tige.

– Ça y est, le chausson est prêt à être retourné !

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