Migrants : une chute importante de l’envoi d’argent en Afrique

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Frederic M.
Frederic M.
Je suis Frédéric, 54 ans, maître de l'univers numérique. Rédacteur web ? Pfff, plutôt chasseur de typos et jongleur de mots. Avec une tasse de café et mon clavier, je danse sur la toile, exerçant mon art à la Picasso.

Une enquête IPSOS/RMDA a mis en lumière la diaspora africaine présente en France et notamment ses habitudes concernant l’envoi d’argent. Avec la pandémie du Covid-19, la somme globale des montants transférés a nettement baissé, même si les expéditeurs se sont serrés la ceinture afin de pouvoir continuer à aider leurs familles.

Un public fragilisé

Les travailleurs migrants ont été frappé de plein fouet par la crise du coronavirus. Alors qu’en 2019, pas moins de 554 milliards de dollars étaient envoyé en Afrique, cette année se conclue sur 445 milliards. Quant au nombre total de transferts d’argents envoyés vers les pays dans le besoin, il a baissé de 25 %. La Banque mondiale prévoyait déjà, dès le mois d’avril, une future chute de 20 % des transferts d’argents à cause de la pandémie, suite à la situation précaire des travailleurs. Non seulement la plupart des migrants ont vu leurs revenus baisser considérablement, mais certains d’entre eux ont même perdu leur emploi. Aux yeux de l’institution, ce sont des publics particulièrement vulnérables lors d’une crise financière dans un pays d’accueil.

L’enquête, financée par l’Agence Française de Développement (AFD) et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, a aussi interrogé les sondés sur leurs motivations. Ainsi, 77 %  des expéditeurs affirment que l’envoi d’argent vers leur pays d’origine est essentiel à la survie de leurs familles. Malgré une situation compliquée, 80 % des expéditeurs de fonds habituels ont continué à envoyer de l’argent au premier semestre 2020.

Depuis le début de l’année 2020, la plupart d’entre eux se retrouvent pris en étau entre une baisse majeure de leurs revenus et les sollicitations de leurs familles installées au pays. Pour continuer à aider ces dernières, une partie des expéditeurs n’a pas hésité à piocher dans les économies épargnées et à réduire les dépenses pour faire face au manque de ressources et continuer à assurer les transferts.

Une économie importante pour les pays pauvres

La plupart des travailleurs immigrés vont envoyer de l’argent au Maroc, en Tunisie, au Sénégal… L’économie de nombreux pays d’Afrique dépend de ces envois de fonds par les diasporas. Ainsi, les transferts formels comptent pour 5 % du PIB tunisien, 6,7 % du marocain et 12,8 % du PIB sénégalais.  L’ensemble des sommes envoyées en Afrique subsaharienne dépasse même l’aide publique au développement et les IDE (investissements directs à l’étranger). La diaspora affiche, par ailleurs, une volonté pas seulement personnelle d’aider les proches, mais aussi une envie très nette d’accompagner le développement économique de leur pays d’origine.

Ainsi, on observe les transferts habituels à destination des familles, mais aussi des envois destinés à des initiatives associatives dans des projets importants, comme les réhabilitations d’écoles par exemple. Aujourd’hui, la diaspora africaine représente 350 millions de personnes à travers le monde et les pays ont bien conscience de leur importance. Au Ghana, par exemple, un compte d’investissement a été créé en 2019 afin de faciliter spécifiquement l’octroi de prêts aux ressortissants de la diaspora. Côté France, la députée Syra Silla a choisi d’encourager les transferts d’argents en proposant des mesures plus souples. Pour tous les acteurs majeurs et les gouvernements, il est évident que la diaspora africaine contribue majoritairement à l’économie du continent africain. Et cela n’est pas prêt de s’arrêter.

 

 

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