Le conflit entre le Hamas et Israël perturbe les relations entre juifs et musulmans au Kremlin-Bicêtre, un reportage signé par Raphaël Godet pour France Télévisions. Cette municipalité du Val-de-Marne, où la mosquée et la synagogue se côtoient, souffre d’une tension croissante à la suite des récents affrontements au Moyen-Orient.
Au Kremlin-Bicêtre, une coexistence troublée
Dans cette ville de la banlieue parisienne, la mosquée et la synagogue ont été intentionnellement établies l’une à côté de l’autre. Mais depuis les attaques du 7 octobre, le mur qui sépare ces deux lieux de culte semble plus solide que jamais. Pour le maire de la commune, Jean-Luc Laurent, cette situation interroge : “Pourquoi filmer la synagogue quelques jours seulement après les attaques du Hamas en Israël ?”. Malgré ce climat, l’élu est déterminé à préserver les relations harmonieuses entre les communautés juive et musulmane de sa ville.
Un dialogue rendu difficile
Les récents événements en Israël ont indéniablement affecté les liens entre les deux communautés. Albert Myara, le président de la communauté juive, admet que “le climat est tendu”. Mohammed Khodja, son homologue musulman, abonde dans son sens. Depuis le 7 octobre, les deux responsables ne se sont parlé qu’une seule fois, signe d’une détérioration de leur dialogue habituellement fluide.
Albert Myara regrette cette situation, d’autant plus que les relations au Kremlin-Bicêtre étaient jusqu’alors un modèle d’harmonie. Les deux hommes se souhaitaient les fêtes de leur communauté respective et organisaient des conférences interreligieuses. Maintenant, leurs interactions se limitent à de simples échanges de messages.
Des activités communes menacées
Le contexte actuel a également un impact sur les événements communs, menaçant aussi bien une opération portes ouvertes prévue pour le 21 novembre qu’un concert interreligieux programmé le 12 décembre. Si les activités sont pour l’instant maintenues, elles dépendront de l’évolution de la situation au Moyen-Orient.
Il est à noter que le maire, bien conscient de ces défis, assume une posture de médiation. Résolu à préserver la paix dans sa commune, Jean-Luc Laurent invite Albert Myara et Mohammed Khodja à se rencontrer, rappelant que ce conflit au Proche-Orient ne devrait pas affecter leur harmonie locale. Il se dit même prêt à faciliter cette rencontre dans les locaux de la mairie. Pour l’instant, aucun des deux responsables n’a répondu à l’invitation.
En dépit des circonstances difficiles, la volonté de maintenir le vivre-ensemble harmonieux prévaut au Kremlin-Bicêtre. Les fidèles sont appelés à s’identifier en tant que Français, avant d’être perçus comme des pro-israéliens ou des propalestiniens. Cette situation met en lumière l’importance de la résilience collective face à de tels défis mondiaux.